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Le Port

Pendant des siècles, la Loire fut, dans notre région, la principale voie de circulation.
On connaît bien l'histoire des grands ports urbains tels Orléans, Nantes, même Angers situé tout près de la Loire, également l'histoire des cales appareillées du Thoureil ou d'Ingrandes. La majorité des cales, encore en place aujourd'hui, datent de la 2nde moitié du XIXème siècle. À cette même époque, apparaissent alors de véritables ports à Chalonnes et à Montjean.

En revanche, on connaît mal les liens qui ont si longtemps uni le fleuve à ses riverains. L'activité est pourtant intense tout le long des rives de la Loire. Le transport des gens et des marchandises se fait par le fleuve, les chemins sont, en effet, en mauvais état. Le trajet y est plus rapide et même plus sûr. Il y a naturellement le trafic régulier, mais on voit également des particuliers circuler en bateau entre les îles, alors nombreuses entre La Pointe et Chalonnes.

Les villages bordant les rivières ont établi nombre de cales et petits ports. Les points d'accostage plus ou moins aménagés sont infinis. La circulation fluviale comportait des haltes obligatoires : marchandises à débarquer ou à embarquer, transport de voyageurs, eaux trop basses, glaces, vent, réparations éventuelles, etc..

 

Le petit port rural.
L'une des premières raisons de son existence est, en l'absence de pont, d'assurer le passage d'une rive à l'autre. Le port rural est, également, un des principaux rouages de l'économie locale, car il assure alors le seul débouché de l'arrière-pays et des terres riveraines, en particulier : vins, céréales, fruits, bois, sable, pierre. Les cales et les petits ports sont le plus souvent naturels et ceux qui avaient été appareillés étaient en mauvais état, ruinés par les grandes eaux.

 

00-Le port vers 1910
Le Port vers 1910

 
 

La Possonnière possédait trois ports :

  • Le port des Petites-Croix, avec bac, était situé au niveau de la confluence des bras de la Guillemette et des Lombardières au lieu dit les Petites-Croix, presque à mi-distance entre les bourgs voisins de Savennières et de La Possonnière. L'histoire de ce port est très ancienne; elle fera l'objet d'un article à venir.
  • Le port du Boulevard appareillé seulement en 1908, après maintes réclamations.
  • Le port de Laleu (l'Alleud) avec l'accès au bras du Mortier pour lequel, aujourd'hui, nous manquons de documents.
     
 

La Possonnière n'est rien d'autre qu'un petit port de bord de Loire.
Avant le XXème siècle, le port de La Possonnière n'est rien d'autre qu'un petit port de bord de Loire, situé au niveau d'un bourg et destiné à satisfaire les besoins de propriétaires locaux ; de plus, il est impraticable aux périodes de hautes et basses eaux.

La création d'un port appareillé va naître des problèmes générés par l'aménagement du chenal dans les années 1900/1910, mis en oeuvre dans le cadre du grand projet Loire navigable. Les Possonnéens, génétiquement, ne supportent pas d'être isolés de la Loire. Leur sentiment affirmé, relayé par une volonté municipale tenace aboutira à la réalisation de leur souhait, avec les travaux de La Loire navigable et la réalisation du Port du boulevard.

 

1896/1926. Canalisation de La Loire. Des travaux de grande ampleur. La section La Possonnière-Chalonnes choisie comme zone d'expérimentation.
Dans la 2ème partie du XIXème siècle, devant la diminution des transports par eau, causée par le développement du réseau routier et l'arrivée du chemin de fer, l'administration arrive peu à peu à supprimer les dépenses d'entretien des rives de la Loire qui ne correspondaient plus à de réels besoins.

À la fin du XIXème et au début du XXème siècle, l'association de la Loire navigable lance un cri d'alarme. Elle veut essayer de faire revivre le fleuve. Elle va rechercher les moyens techniques permettant d'assurer la navigation pendant l'été.

La section de Nantes-Bouchemaine est choisie. On a étudié la solution de construction d'un canal à la Loire mais on lui préféra la confection d'épis noyés dans le lit du fleuve. Les épis noyés ont été construits de 1904 à 1926 et s'échelonnent perpendiculairement à la rive. Ils sont constitués d'un alignement de pieux de bois enfoncés dans la couche alluvionnaire ; un cordon d'enrochement permet d'en assurer l'assise. Ces ouvrages ont pour intérêt de réduire la section du fleuve en périodes de basses eaux et d'augmenter la vitesse du courant. Ces travaux ont bien rempli leur fonction, mais ils ont, à long terme, contribué, en partie, à l'abaissement des lignes d'eau.

 

Port
Le Port aujourd'hui